Art-thérapie

« Quand il n’y a plus d’autres recours, essayez de réveiller l’artiste caché qui sommeille en tout homme. Donnez-lui la possibilité d’amener à la lumière les images non peintes qu’il porte en lui, de libérer ces poèmes non écrits qu’il a enfermés à l’intérieur de lui-même et toute nouvelle source de trouble psychique sera ainsi écartée. Et même si l’œuvre produite a rarement une valeur technique et artistique, elle aura aidé à libérer et à purifier la psyché ».

C. G. JUNG, Volkszeitung, 21 février 1928.

L’art est un média thérapeutique éclectique à lui tout seul, à la fois analytique et libérateur de souffrance. La séance est individuelle, mais elle peut s’organiser en ateliers de groupe pour travailler la dimension sociale.

Le patient est très participatif dans le processus thérapeutique dans lequel la communication verbale n’est pas toujours nécessaire. Tout public est le bienvenu, particulièrement les enfants et les adultes qui viennent travailler sur leur enfant intérieur, leurs émotions, leur sensibilité, leur besoin de concentration, leur créativité…

L’art-thérapie arrive en France dans les années 60 et s’inspire de deux Allemandes pionnières en la matière E. KRAMER et M. NAUMBURG. Il s’agit d’un processus d’expérimentation du potentiel créatif propre à chacun pour contacter sa sensibilité singulière, explorer des solutions, apprendre à faire avec ses limites, s’ouvrir à l’inattendu… et élargir le champ des possibles...

Les créations artistiques (non esthétiques) peuvent être le support d’une approche analytique. Elles sont un alliage brut entre le conscient et l’inconscient, en reflètent les conflits comme le rêve et révèlent l’état émotionnel du patient à l’instar des tests de personnalités projectifs : dessin, peinture, modelage, collage, écriture classique et automatique, jeux de Lego… l’approche jungienne fait confronter aussi le patient avec des aspects de lui qu’il a tendance à ne pas voir tels que les notions d’Ombre, d’Anima (le féminin), d’Animus (le masculin) et de Persona (le masque social) … Ex. dessin de sa famille, de son couple ou un autoportrait (yeux fermés ou de la main avec laquelle on n’écrit pas pour être moins dans la maîtrise et plus à l’écoute de l’inconscient), fabriquer un masque, travail sur les contes et les mythes… L’art est un moyen de déposer dans la matière ce qui ne peut être dit par des mots.

L’art est un support idéal pour une thérapie émotionnelle. Il permet de libérer des émotions intérieures, des angoisses, de les représenter afin de les apaiser. Il est aussi un bel outil d’affirmation de soi.

La création permet un déplacement de l’émotion du corps vers l’objet créé et peut être un complément aux TCC émotionnelles. C’est pour cela que la thérapie par l’art est utilisée dans le milieu thérapeutique institutionnel pour diminuer les angoisses amplificatrices de troubles psychiques. L’écriture et la peinture sont efficaces comme l’ont expliqué J. LACAN, M. KLEIN ainsi que le travail de résilience avec B. CYRULNIK. Certaines parties mal intégrées du psychisme du patient (par exemple des traumatismes non exprimables, non représentables) vont aussi trouver à se représenter à travers la création et ainsi, vont pouvoir être intégrées dans l’appareil psychique (leur permettant de ne plus avoir à s’exprimer à travers des symptômes par exemple). Pour D. WINNICOTT, les productions créées lors des séances d’art-thérapie peuvent être considérées comme des « objets transitionnels » permettant de faire le lien entre la vie intérieure de la personne (la vie psychique) et l’extérieur, par le biais du symbolique.

Ex : confectionner le bouclier des 12 qualités, dessiner des mandalas, un masque de pouvoir, sa part féminine et masculine, concrétiser ses peurs et les enterrer dans la terre, painting body ou seconde peau, concevoir son animal totem, écrire une lettre à son bourreau.

La danse et la musique à travers un travail actif du patient sont aussi des moyens pour se libérer des ressentis intérieurs qui n’ont pas de nom….

Le jeu avec le thérapeute est aussi efficace pour laisser « parler » le langage de la souffrance, favoriser le lien avec l’autre, restaurer la confiance en soi et son autonomie (F. DOLTO, D. WINNICOTT) tout comme la danse et la musique. Du jeu au « JE ». Ex : les jeux de Lego, les jeux clownesques avec le thérapeute.

– La méthode des « Bonhommes Allumettes » (J. MARTEL) qui consiste à couper les liens d’attachements toxiques envers une personne ou une situation, intervient en tant que thérapie relationnelle. La méthode peut être utilisée dans les addictions, les relations toxiques avec une personne de la famille, du travail …

Les rituels & les mises en scène (A. JODOROWSKY, M. HARNER, L. HUGUELIT) sont une approche très symbolique. L’inconscient s’exprime sous différentes formes et symboles, lesquels cachent un sens. Au lieu d’aller dans la démystification de cet inconscient cause du mal-être comme dans la thérapie analytique, il est possible d’entrer en contact avec lui en utilisant son langage pour en enlever l’intensité au moyen d’expressions diverses comme certains rituels connus de la mythologie de l’inconscient collectif.

– Le théâtre par le biais du psychodrame est une forme de thérapie utilisant la théâtralisation dramatique au moyen de scénarii improvisés, et permettant la scénographie de sa problématique intérieure. Ce que ne contredirait pas VOLTAIRE, qui de sa plume, écrivait que « si on ne remue pas l’âme, on l’affadit ». Le jeu de rôle avec ou sans le thérapeute peut se faire aussi avec des marionnettes ou des Lego sollicitant entre autres les mécanismes d’identification, de projection, de distanciation… La dramathérapie révèle les schémas, libère aussi les émotions, permet de rejouer des problématiques personnelles de vie qui vont trouver à s’inscrire et chercher à se résoudre dans le sketch…

 

Psycho-Somatothérapeute & Psychanalyste

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